Uitspraak
Numéro de chambre du conseil UTL-13/4327
1.La demande d’extradition.
2 Les pièces produites.
file reference numberRPGR 710/GEN/NM/MJB, datée du 23 septembre 2013, portant demande d’extradition de la personne réclamée dans le but de la poursuivre en justice. Cette lettre comprend, entre autres, une introduction, les coordonnées de l’autorité requérante, les accusations, un exposé des faits – appelé « aperçu des moyens de preuves » dans la lettre -, des informations concernant l’identité de la personne réclamée, un état récapitulatif des traités et des dispositions légales rwandaises applicables, des renseignements relatifs aux peines applicables au Rwanda et la notification de l’abolition de la peine de mort au Rwanda, des informations au sujet des règles rwandaises relatives à la prescription des poursuites judiciaires, des renseignements relatifs à la juridiction compétente au Rwanda, une liste des traités internationaux ratifiés par le Rwanda, des garanties concernant les droits de l’homme, des informations sur l’indépendance et l’impartialité des tribunaux rwandais, des renseignements sur les possibilités de recours, une liste d’extraditions antérieures réalisées vers le Rwanda par d’autres Etats, des garanties relatives à la possibilité pour les autorités néerlandaises d’observer le procès, des garanties concernant les conditions de détention, des renseignements relatifs à l’aide juridictionnelle, des renseignements au sujet du système de procédure pénale et une conclusion. Dans cette conclusion, la garantie est donnée que le Rwanda respectera le principe de spécialité.
National Public Prosecution Authoritydu Rwanda, daté du 24 septembre 2013 ;
indictment) contre la personne réclamée, avec une liste des crimes que la personne réclamée est soupçonnée au Rwanda d’avoir commis ;
II.et
IIB.;
Political governance in post-genocide Rwanda” ;
Peasants, power and the past: the gacaca courts and Rwanda’s transition from below” ;
National Public Prosecution Authoritydu Rwanda, daté du 7 novembre 2013, ayant pour objet des informations complémentaires en rapport avec la demande d’extradition du Rwanda dans l’affaire relative à la personne réclamée ;
indictment) contre la personne réclamée, avec une liste des crimes que la personne réclamée est soupçonnée au Rwanda d’avoir commis ;
National Public Prosecution Authority, contenant des témoignages au sujet de l’identité de la personne réclamée ;
National Public Prosecution Authority, contenant des dispositions de droit rwandais relatives à la prescription ;
National Public Prosecution Authority, contenant les articles 7 et 8 du code procédure pénal rwandais (
criminal procedure code);
prosecutor general, datée du 21 novembre 2013, concernant l’identité de la personne réclamée ;
Supreme Courtdu Danemark, daté du 6 novembre 2013, dans l’affaire concernant [personne 17];
District Courtd’Oslo, daté du 11 juillet 2011, dans l’affaire concernant [personne 1];
Supreme Courtde la Suède, daté du 26 mai 2009, dans l’affaire concernant [personne 2];
declaration under Article 34(6) of the Protocol to the African Charter on Human and Peoples’ Rights on the Establishment of an African Court on Human and Peoples' Rights” du Rwanda ;
3 Autres pièces.
4 Description de la demande.
IX.C., comme cela est expliqué dans le document au point
IX.B.Il en ressort qu’on soupçonne la personne réclamée de s’être rendue coupable de :
Genocide;
Complicity in genocide;
Conspiracy to commit genocide;
Extermination as a crime against humanity;
Murder as a crime against humanity;
War crimes.
Interahamwe. Ensemble avec d’autres personnes, elle a recherché et tué des Tutsis, dans l’intention d’exterminer totalement ou partiellement ce groupe racial ou ethnique, comme tel. On soupçonne en particulier la personne réclamée d’avoir commis les infractions suivantes :
Interahamwe;
Interahamwepour les attaquer. Parmi les Tutsis tués se trouvaient [personne 24] et ses huit enfants, [personne 25], [personne 26] et ses deux enfants, [personne 27] et ses deux enfants, [personne 28], [personne 29] et ses trois enfants, [personne 30] et ses 10 enfants, [personne 31], [personne 32], [personne 33] et ses dix enfants et [personne 34] ;
5 L’enquête à l’audience.
2y afférentes.
3, fait savoir qu’il est d’avis que l’extradition demandée est admissible.
6 Examen de l’admissibilité de l’extradition demandée.
2sont également punissables d’une peine privative de liberté de plus d’un an.
Sans complément d’enquête sur les faits, il est en effet clair que ces derniers relèvent en tout cas des dispositions pénales suivantes en vigueur aux Pays-Bas :
4sont, en tant que génocide ou tentative de génocide, punissables aussi bien au Rwanda qu’aux Pays-Bas et l’étaient également comme tels en 1994. Cela suffit pour satisfaire à la condition prévue à l’article 5 de la Loi sur l’extradition. Ni la loi, ni la Convention sur le génocide ne fournissent de base à un examen plus approfondi par tribunal de l’applicabilité de la qualification / des (autres) qualifications de ces faits selon le droit rwandais.
Transfer Lawne s’applique pas dans son cas et que les charges dans son affaire ne sont pas comparables avec les charges dans la présente affaire. Le tribunal est d’avis que les arguments mentionnés sous a, b et c, qu’ils soient considérés isolément ou conjointement, ne peuvent permettre de conclure qu’il existe une menace flagrante de violation de l’article 6 de la CEDH.
Transfer Laws’y applique en effet également et il s’agit également de suspicion d’implication dans le génocide de 1994. Le tribunal a lu, dans les rapports d’observation du
Mechanism for International Criminal Tribunalsconcernant le procès de [personne 4], qu’il existait des obstacles au droit à un procès équitable : le procureur ne semble pas savoir qu’un suspect a le droit de garder le silence, ni qu’il a le droit d’interroger les témoins à charge ; le droit à l’aide juridictionnelle n’est respecté qu’après avoir longuement insisté ; il est difficile pour la défense d’identifier et d’auditionner les témoins à décharge à l’étranger ; le mécanisme de protection des témoins met du temps à se mettre place et le dossier n’a dans un premier temps pas été traduit dans la langue du suspect. Cependant le tribunal a également vu que la
High Courta réagi de manière adéquate à quelques-uns de ces obstacles : les témoins de la défense peuvent être auditionnés par une personne nommée par la
High Courtà cet effet, l’ordre a été donné de faire traduire le dossier et un budget a été attribué à la défense. Certains autres obstacles, comme les défaillances en matière de protection des témoins, ont été résolu en dehors de la
High Court. Les difficultés relatives au droit de garder le silence et au droit d’interroger les témoins à charge n’ont pas encore été soumises à la
High Courtet les rapports d’observations ne donnent pas de renseignements sur la situation actuelle. D’après le tribunal, les rapports considérés dans leur ensemble ne justifient pas à priori la conclusion qu’il y a dans l’affaire de [personne 4] une violation flagrante de son droit à un procès équitable. Cela signifie que le déroulement du procès dans l’affaire de [personne 4] ne justifie pas non plus de conclure qu’il existe un risque sérieux d’une telle violation dans la présente affaire.